Le Burnout est une déconstruction, une insidieuse et violente remise en question de ses valeurs, fondations et besoins.
Mais il y a des solutions, des aides, des soutiens pour reconstruire, consolider et continuer à avancer différemment.
Alors je vous propose de continuer le chemin de la méthode YMEN : nous avons vu les vertus du Y pour Yoga, du M pour marche et se remettre doucement en mouvement.
Aujourd’hui j’aimerais vous partager le E, E pour écrire.
Ecrire a de multiples bienfaits, bénéfices, tant sur le plan mental, physique, psychologique.
L’écriture et moi
Pour moi, c’est une amie d’enfance, un doudou qui m’accompagne depuis que j’ai l’âge de lire et d’écrire. Les livres, les cahiers et stylos étaient mes meilleurs amis.
Je me refugiais dans ce monde, spontanément, comme un vaste cocon où je pouvais être moi, où les mots que je recevais en lecture me faisaient du bien.
Je ne me suis jamais vraiment sentie seule et aujourd’hui je ne m’endors jamais sans lire, je ne pars jamais même faire une balade, sans un livre dans la voiture ou le sac, au cas où.
Les mots sont le reflet de l’âme, sont des guérisseurs doux, bienveillants, parfois crus, mais qui ne trichent pas.
Avez-vous déjà essayé d’expliquer à haute voix a quelqu’un un ressenti, une émotion, un état ? Les mots à l’oral sont durs à trouver, on cherche la bonne tournure, les mots ne sortent pas et restent souvent coincés au niveau de la gorge, comme étouffés. Prenez maintenant un stylo, et laisser aller le flot de vos pensées en les couchant sur le papier. La barrière psychologique, n’existe plus, les interdits tombent, la honte, culpabilité, le manque d’estime de soi, tout tombe. Il ne reste que vous et ce papier qui se noircit, au fil de vos confidences.
Et après, vous êtes libre de le partager, ou non. Mais dans tous les cas ce n’est plus en vous, emprisonné, cadenacé et vous faisant souffrir. C’est sorti !
Ecrire libère, écrire aide à y voir clair, soit à amenuiser des faits, car une fois écrits ils nous paraissent moins graves, moins dramatiques. Ou au contraire, en posant les mots, on réalise que le mal est bien plus fort et ancré que ce que l’on voulait bien s’avouer. La plume a été fouiller dans nos entrailles et ce qui remonte, recouvert inconsciemment ou non par des tonnes de branchage de protection, nous explose à la figure.
Alors quoi écrire, comment, ou ? Cela peut passer par un simple journal de bord, ou l’on poserait nos pensées, nos actions positives, nos restes de pensées négatives, nos efforts, nos freins.
Cela peut aussi prendre la forme d’un début de projet de livre, roman, témoignage. Ou cela peut tout simplement être de mots, jetés ci ou là, témoins de notre humeur du moment, sans structure, juste crachés, évacués.
Tout ça c’est moi qui le dit, c’est mon expérience, mais en creusant un peu je me suis rendue compte que tout cela était médicalement prouvé.
En effet, Ecrire a plusieurs vertus :
Cela soulage les douleurs du corps : une étude américaine montrait déjà il y a près de 20 ans que l’écriture pouvait avoir une influence réelle sur la souffrance physique. En demandant à des malades atteints d’asthme ou d’arthrite de décrire le moment le plus difficile de leur vie, et à un autre groupe de simplement écrire le déroulement de leur journée, il est ressorti que ceux qui avaient pris le temps de réfléchir et d’écrire les difficultés traversées se sentaient mieux et prenaient moins de médicaments.
Cela est également le cas pour les personnes atteintes de fibromyalgie, de tension artérielle, de troubles cardiaques.
Ce procédé s’appelle l’écriture expressive. Elle a pour principe de se concentre sur les émotions. Nous exprimons nos pensées, nos sentiments par rapport à un fait plutôt qu’à travers le récit de l’évènement lui-même. Et le fait de ne pas porter attention aux contraintes de ponctuation, de forme, et style délivre le cerveau et lui permet d’accéder à d’autres ressources.
Ecrire atténue les symptômes de la dépression
Ecrire fait du bien au moral, allège les peines pourvu que nous notions aussi le positif. Nous gagnerions ainsi en légèreté et en optimisme. Cette écriture expressive permet donc aussi de lutter contre la dépression, de manière durable.
Etre attentif à nos émotions, parvenir à les accueillir avec bienveillance avant de coucher sur le papier des événements durs, traumatisants pour mieux les dépasser…
L’écriture de soi favoriserait une forme de désinhibition individuelle et sociale et permettrait de mettre des mots sur les émotions ressenties et modifier ainsi la mémoire de travail.
Ecrire libère aussi du stress
En effet, coucher sur le papier un souvenir qui nous hante, confier àson carnet de bord une tension, un doute, une peur permet de prendre du recul face au stress du quotidien.
Et cela va encore plus loin. Plusieurs chercheurs américains ont travaillé sur ses bénéfices pour la santé psychologique et tous ont montré que l’écriture expressive permettait d’améliorer la conscience et l’acceptation de soi mais aussi de lutter contre les ruminations, les pensées négatives envahissantes, l’anxiété et les stratégies d’évitement.
Ecrire améliore le sommeil
Quand nous évoquons les ruminations mentales, un sujet vient assez vite s’inviter : le sommeil.
Il est prouvé également par des spécialistes américains que tenir un journal et y écrire 5 minutes chaque soir avant d’aller se coucher permet de s’endormir plus facilement. Mais on ne note pas ce que l’on a fait mais … ce qu’il y aurait à faire demain. Pourquoi ? Parce que ce sont les tâches inachevées qui occupent le plus de place dans notre esprit…
Ecrire aide à atteindre ses objectifs
Il n’y a rien de magique, expérimentez le !
Définissez précisément vos objectifs et notez les regulièrement. C’est la première étape pour les atteindre. Pourquoi ? C’est une forme d’engagement, cela nous oblige à rationnaliser, prioriser et nous rappelle le point à atteindre.
Mais cela va au-delà : écrire régulièrement nos réussites, nos intentions, nos buts permet de gagner en confiance, en motivation et en rigueur. Cela développe assis la créativité. Certains vont nourrir leur cahier de solutions insoupçonnées, avec de nouvelles pistes.
Alors convaincus ?
Je suis heureuse d’avoir intuitivement mis en place pour moi depuis l’enfance pour me protéger, sortir mes émotions, être moins seule et donc moins triste, un remède me permettant de me rendre plus performante, plus confiante en moi, plus sereine. Cette méthode a accéléré ma guérison du burnout.
Là aussi les outils sont à notre portée de main, et ne coutent rien : stylo, papier, et nous.
Le stylo est devenu le prolongement de mon corps, et aujourd’hui j’attache beaucoup d’importance aux mots, ceux écrits, ceux cachés entre les lignes. Ecrire c’est ouvrir la fenêtre de son cœur et laisser l’air et la lumière y rentrer, et nettoyer les poussières, les noirceurs, et se projeter, imaginer et déjà s’engager.
Séverine COFFINOT
Coach, Hypnothérapeute, Formatrice
Coach’In & Out
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